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lundi 19 mai 2014

CHRONIQUE : CHAMBRE A COUCHER POUR HISTOIRE A DORMIR DEBOUT


Pendant le festival de Cannes, le cinéma continue, mais malheureusement pas de films compétitif dans la sélection hors-festival.

Car même si le film de la semaine sera un gros succès, je vais vite l'oublier, car il m'a fait dormir debout d'ennui, ce qui a été le cas également du film sur "Grace de Monaco" d'un ennui abscons,

Heureusement on peut dormir debout, mais voir de bons film comme "The Homesman" et "La Chambre bleue", en tous cas on est sur, que la vérité n'est pas dans la promotion à tout va.

Godzilla de Gareth Edwards, notre premier film, est évidemment un remake minimaliste de l'histoire du cinéma et de la BD japonaise, qui a cent fois plus de raisons de parler de ce personnage, que les américains qui ont détourné le héros vers leurs plages.

Le pitch est simple : Godzilla tente de rétablir la paix sur terre, tandis que les forces de la nature se déchaînent et que l'humanité semble impuissante.

Ah bon, Godzilla sauveur de la terre, on ne le voit qu'à 1/2 de la fin et il crache son feu qu'à -5 minutes, le reste ce n'est que soubresaut larmoyant sur la condition de pauvre physicien et militaire face aux forces du mal, qui ressemble à des écrevisses passés sous un marteau pilon.

Les acteurs Taylor Aaron-Johnson en tête, sont d'une nullité extrême, dont il a l'expression d'une tarentule sans cervelle, et que vient faire la pauvre Juliette Binoche ( à part toucher un beau cachet) car on ne l'à voit que 5mn top chrono.

Les effets spéciaux sont d'une banalité extrême, et le film n'à aucun intérêt, et un ami sera surpris mais le film de Emmerich est nettement supérieur dans ce domaine.

Note : 8.70

On avait également la possibilité de voir le film d'Ouverture "Grace de Monaco" de Olivier Dahan avec Nicole Kidman, Tim Roth et Franck Langella.

C'est le type de film idéal pour une montée des marches d'ouverture, une pincée de glamour, de scandale ou de polémiques.

Évidemment la famille Grimaldi a posé son veto la reconnaissance du film, en tous cas cela ne pas être sur le rôle donné à Grace (tout en sympathie et glamour), il faut voir donc du côté de Rainier et de sa soeur , le côté de la colère de la famille princière, Rainier n'est pas vraiment mis à son avantage, et sa soeur passe pour une traître.

Côté film, c'est une succession de carte postale, très éclairée pour faire croire que la rousse Nicole Kidman est Blonde comme les blés, heureusement les yeux parle et ils sont magnifiques.

Nicole Kidman, comme Tim Roth ou Roger Ashton-Griffiths ne ressemble pas du tout à leur personnage, mais on va faire avec.

Qu'en retirer "détestable" comme le dit la critique Cannoise, pas vraiment, cela se laisse voir comme un film sur TF1, tiré des pages de Paris-Match ou Gala. Si on connaît un peu Monaco on se retrouve facilement dans les dédales des rues étroites de la principauté, dans ce plus petit état du monde, comme le voyait les américains.

L'angle pris par Dahan, pour raconter Grace, on s'en fout un peu, mais on aurait pu montrer le parallèle d'une autre princesse prisonnière d'un Palais et de son mari, morte également en voiture, à la vie de princesse est très difficile.

Peu d'acteurs s'en sortent bien dans le film, les seconds rôles sont mal distribuées, seul Franck Langella s'en sort, mais heureusement il y a Nicole Kidman, parfaite dans son rôle de princesse au grand coeur.

On va passer sur la réalisation d'Olivier Dahan (qui est quand même pour mes lecteurs Indiens ou Ukrainiens, le réalisateur de "Les Seigneurs", ce qui démontre que ...) qui est d'une platitude sans nom, avec mon camécospe, j'aurais pu faire pareil.

Pour comparer ce qui est comparable, c'est mieux que Diana, mais je préfère revoir l'émission consacrée à Charles Chaplin sur France 2, cent fois plus intéressant.

Note : 12.30


Une chambre d'hôtel, deux amants qui s'enlace nu dans le lit ou la fenêtre ouverte, des corps qui s'exhibent comme dans un tableau de Monet, on parle de Welcome To New York d'Abel Ferrara, non mais du nouveau film de Mathieu Amalric "La chambre bleue" , l'égérie de Resnais, des frères Larrieu ou de Bruno Podalydès, nous sert sa nouvelle oeuvre après "Tournée" présenté à Cannes il y 2 ans.

On n'est pas chez Maigret, mais l'atmosphère y est, tout en pudeur et rumeur, Simenon hors ces romans de son héros de commissaire, dans ses autres nouvelles policières, mêlait érotisme et voyeurisme de la bourgeoisie et des cancans des petites villes de province, comme le faisait très bien Claude Chabrol.

La scène de départ entre un homme et sa maîtresse dans cette petite ville de province bourgeoise, étale au grand jour, leur relation qu'il avait promis il y a quelques années de se revoir, si l'occasion le permettait. On voit que ces 2 amants s'aiment au delà de la simple relation.
Puis, l'homme est arrêté et interroger par la gendarmerie puis par un juge d'instruction, pendant que la pharmacie de sa maîtresse a baissé le rideau pour cause exceptionnelle.

Pendant près d'une heure de ces interrogatoires serrés au cordeau, on ne s'est pas de quoi il est accusé, ni de qui est mort, ce qui met une tension supplémentaire dans les réponses de l'accusé.

C'est un vrai du chat et de la souris, entre le juge et l'accusé, est-il coupable, innocent ? on sera à la fin la résolution de cette énigme.

Outre la qualité de réalisation, d'image, et de piano (magnifique) ce format court (1h15 et écran en format carré) vous emmène dans une folle tendance au voyeurisme et à la lapidation du coupable.
Tous les acteurs sont parfaits de Mathieu Almaric suspect mais cachotier, de Léa Drucker sa femme, et de Stéphanie Cléau (sa maîtresse) mais compagne de la vie, d'où la facilité de la filmé nue comme un tableau de Monet (à l'origine du monde).

"Julien Gahyde, incarcéré et interrogé dans le cadre de l'enquête judiciaire en cours, évoque sa courte relation adultère avec Esther Despierre, une amie d'enfance que la vie a remise sur son chemin, et à laquelle, dans une réponse trop empreinte de légèreté, il a déclaré un amour et sa possibilité de vivre avec elle."

Mais la révélation du film est le juge d'instruction Laurent Poitreneaux digne de Ventura dans Garde à Vue (dont il respecte certaine ligne), qui se met à nu pour tirer les vers du nez du suspect, brisant les silences avec flegme du présumé coupable.

Un livre digne de Simenon.

Note : 16.40




On parle maintenant du 3ème films Cannois, présenté à nous pauvres publics Parisiens, loin des ferveurs des flashs de Cannes. Mais on peut en parler avant le tapis rouge officiel ce soir.

Notre 3ème film est "The Homesman" du Buster Keaton des grandes plaines, en l'occurrence "Tommy Lee Jones" avec lui même , Hilary Swank, Meryl Streep et Tim Blake Nelson.

The Homesman est la nouvelle réalisation de Tommy Lee Jones, qui nous avait donné il y a 8 ans, le savoureux "3 Enterrements", chiffre 3 qui reste pour lui, car cette fois il amène 3 folles dans le désert américain.

Pour une rare fois on voit Jones sourire (si si c'est vrai), mais son film reste très crépusculaire, et très féministe, montrant que la femme de ses plaines arides à du courage devant ses hommes , qui ne considèrent la femme comme rien comme dans un hôtel du Sofitel.

C'est très dure, des scènes sont à la limite du supportable, le viol de femme devant sa mère dans son lit, un bébé jeté dans les toilettes, une dépouille d'enfant vidée de ses habits par des indiens, mais Jones montre son film comme la rudesse du pays, avec ses tendances religieuses et de testostérone mâle.

C'est lent, on est pas dans un Peckinpah, mais d'une violence sourde et sans concessions, peut être un peu long 2h10, qui nous emmène de temps en temps dans une somnolence désespérée, la musique n'arrangeant pas les choses.

Tommy Lee Jones en vrai Texans, aime ses terres arides (ici tourné dans le nouveau Mexique) avec des plaines étendues au large, ou on peut tourner en rond et se retrouver dans au même endroit avec le temps qui peut passer du soleil, à la neige et sous la pluie.

Comme dans son précédent film, on a le droit à une histoire sordide mais pleine d'humanité avec paysages magnifiques et une belle photographie.

Hilary Swank que retrouve avec plaisir dans le rôle de cette femme, qui aimerait le devenir et qui va prendre en main ce convoi est exceptionnelle , accompagné du bougon Tommy Lee Jones, toujours en haut de son talent. On verra également Meryl Streep dans un rôle qui sent la retraite !!!!

Cela me fait penser à du Faulkner, mais également au déroulement de la quête des "Cowboys" de Mark Rydell. Et puis dire qu'une production Besson est qualitatif c'est une bonne nouvelle, ou je produis ton film, et tu joue dans Malavita.

Malgré tout je crois pas à une Palme d'or, car trop conventionnel.

"1855, trois femmes sont chassées de leur village. Jugées "folles", elles sont confiées à Mary Bee Cuddy, une pionnière - forte et intelligente- venant du Nebraska. Durant le voyage vers l'Iowa, où les trois femmes trouveront refuge, Mary Bee Cuddy sauve George Biggs de la mort par pendaison, à condition qu'il lui rende service en retour. Ce rustre vagabond accepte alors de participer au voyage des 4 femmes".

Note : 16.00

Pour en finir de cette semaine, le Buzz de Cannes, et finalement le film le plus attendu (ce qui ne vas pas dire non plus que c'est le meilleur film), le distributeur ayant de cassé la chronologie des médias, refusant de sortir le film "Welcome to New York" d'Abel Ferrara avec Gérard Depardieu et Jacqueline Bisset, dans les salles en France, mais de le présenter uniquement sur les plates-forme en VOD au prix de 6.99 €, ce qui n'est pas donné.

Tout est fait dans cette histoire pour créer le Buzz, l'histoire sulfureuse du Sofitel avec le directeur du FMI, la relation avec sa femme (qui va finir par un divorce), des propos jugés antisémite comme dans le film sur Halimi, des sois-disant pressions politiques, et puis surtout les relations du héros avec les femmes, les prenant comme du bétail sans prendre du plaisir que le sien, et puis bien sur les soupçons de manipulation de cette même histoire.

Parlons du film tout de même, pour la première fois, un film commence par l'interview du comédien et non du héros, qui explique qu'il a accepté le héros, parce qu'il n'aime pas DSK, qu'il n'aime pas les politiques (sauf Poutine) , qu'il est anarchiste du Depardieu dans tout son art.

On commence par 30 minutes de porno, ou le héros de cette histoire, prend une suite au Sofitel, ou l'attende 2 amis et 3 femmes, et partouze (il n'y a pas d'autres mots) en humiliant sexuellement les filles, et quand elle s'en vont 2 autres arrive prendre la suite, et puis commence l'affaire Nafitassou Diallo et tout cela dans la même soirée, cette première partie est assez nauséabonde, montrant un pervers addicte au sexe sans ménagement pour les femmes.

On passe après par l'arrestation et l'enquête au minimum (Ferrara n'étant pas là pour cela), mais un propos sur la chasse aux sorcières aurait pu être intéressant, puis Ferrara se penche sur les relations de DSK avec sa femme (tout en ne passant sous silence le viol d'une journaliste !!!), faisant tenir à DSK des propos antisémites et assez incroyable sur les origines de sa femme (on continue dans la provocation et dans le nauséabond). Puis se justifiant auprès d'elle qu'il n'a pas violé la femme de ménage, mais simplement branler sur son visage 'la vraie Nafitassou" appréciera.

Reste Depardieu, qui trouve un rôle à sa mesure, à son extravagance et son obscénité, du grand Depardieu qui avait disparu de nos écrans.

Depardieu se permet même dans une relation père/fille de regarder la caméra et de dire "qu'il aille tous ce faire enculer", comme s'il parlait aux politiques, à la justice, aux producteurs, distributeurs voir nous public.

Que dire du film finalement, est-ce que c'est le film qui est malsain ou le personnage qui en fait un film malsain, what is question. Que ce film n'apporte rien à l'histoire du cinéma, ne répond pas non plus à cette histoire, et que Ferrara reste Ferrara provocateur, mais profite du génial Depardieu.

Note : 12.80









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