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lundi 21 décembre 2015

LA SEMAINE CINEMATOGRAPHIQUE DE CRITIQUE CHONCHON (Sans Star Wars et oui !!!)


Finalement, derrière la déferlante Star Wars, sont parvenues à poindre quelques pépites, plus ou moins éclatantes, mais toutes intéressantes.
- D'abord, Amos Gitaï qui nous propose le superbe "Le dernier jour d'Yitzhak Rabin", techniquement très abouti, mêlant images d'archives, images de vidéo-surveillance, scènes témoignages et scènes de reconstitution, liées un montage virtuose. Le propos est essentiel, et les scènes en huis-clos sur le travail de la Commission, avec en avocats Einet Weizmann et Rotem Keinan, et en Président Ischac Hiskiya (bouleversant !) sont passionnantes. Toutefois, il m'est difficile de conseiller ce film, parce que c'est ardu, et que c'est polémique.
- Ensuite, "Le grand jeu" de Nicolas Pariser, au scénario particulièrement ciselé, admirablement servi par un Melvil Poupaud savoureux en quadragénaire blasé et revenu de tout, un André Dussolier en manipulateur malicieux - et hautement politique - au sommet de son art, et une Sophie Cattani toujours sur la corde raide du trouble (en dépit d'un beau rôle, j'ai trouvé Clémence Poésy essayant de faire du Mélanie Laurent inexistante). En filigrane, l'affaire de Tarnac, Laurent Coupat, la surveillance permanente, le fichage... rien que du très bon. Difficile à conseiller.
- Un peu plus légers, mais réussis aussi, "My skinny sister" de Sanna Lenken (Suède, Allemagne), qui sait évoquer la pré-adolescence, l'adolescence, le diktat de la beauté, l'anorexie, la sororité avec beaucoup de délicatesse. La jeune Rebecka Josephson est épatante ; et "Le goût des merveilles" de Éric Besnard, film panthéiste, emmené par une Virgine Éfira qui sait rester modeste, entourée par les brillants Benjamin Lavernhe et Hervé Pierre, qui outre son bel hommage à la nature (bien filmée, ce qui est rare en France), nous propose sans être pontifiant ni moralisateur, une réflexion délicate sur le deuil, sur l'amour, sur la place que l'on fait aux êtres "différents", l'importance des livres... De la légèreté sans mièvrerie.
- J'ai vu aussi "La Vie très privée de Monsieur Sim" de Michel Leclerc, mais en dehors de quelques scènes où Jean-Pierre Bacri accepte de faire autre de chose que du Jean-Pierre Bacri (ce qui semble lui coûter), je me suis beaucoup ennuyé car Mathieu Amalric, pas plus que la voix de Jeanne Cherhal ne parviennent à sauver le film ; et "L'attente" de Piero Messina (France, Italie) avec Juliette Binoche, Lou de Laâge et les prometteurs Domenico Diele et Giovanni Anzaldo (ils jouent tous très bien), mais trop prétentieux.

Par Critique Chonchon

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