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jeudi 16 juillet 2015

LOVE AND MERCY DE BILL PHILAD par CRITIQUE CHONCHON

"Love & Mercy, la véritable histoire de Brian Wilson des Beach Boys".
Derrière les mélodies irrésistibles des Beach Boys, il y a Brian Wilson, qu’une enfance compliquée a rendu schizophrène. Paul Dano ressuscite son génie musical, John Cusack ses années noires, et l’histoire d’amour qui le sauvera.
Ne vous y fiez pas trop, le titre qui pourrait laisser croire que nous sommes là devant un ordinaire "bio-pic" est trompeur.
Certes, il est bien question de la vie de Brian Wilson (jeune c'est Paul Dano ; plus vieux c'est John Cusack, tous deux excellents), mais bien davantage de sa géniale puissance de création, bien plus complexe qu'il n'y paraît à l'écoute du parfait "Pet Sound".

Bill Polhad est un réalisateur qui maîtrise le temps à la perfection, et chacun de ses flashbacks est parfait. Jamais on n'est dérangé de passer de Paul Dano à John Cusack. Croyez-moi, "bio-pic" ou pas, c'est rarissime.
Ne vous attendez pas à un défilé de tous les grands standards de The Beach Boys, vous seriez déçus. En revanche, grâce à une réalisation brillante, vous assistez à la foison d'idées de Brian Wilson, qui ne cesse de vouloir innover et avancer, pour exprimer son spleen.
Un autre bon côté du film est le fait qu'il ne s'agit pas d'une hagiographie à la seule gloire de la pop star fomentée par un réalisateur totalement "fan", puisque ses mauvais côtés, son agoraphobie, son mal-être, ses caprices, son égoïsme (ou son repli sur soi) etc... sont très présents, jamais édulcorés.
Exemple d'une très bonne idée : Brian Wilson prend du LSD. Bill Pohlad ne nous montre pas Paul Dano surjouant je ne sais quelle hallucination dans le genre de "Trainspotting", mais le montre affalé sur sa chaise longue au bord de la piscine, les yeux dans le vide, la bouche ouverte. Point.
De très nombreuses scènes d'enregistrement en studio (l'hommage à Jean-Luc Godard filmant les Rolling Stones pour "Sympathy for the Devil" est évident) nous montre les incroyables exigence et perfectionnisme de Brian Wilson, et quiconque s'intéressant à l'art ne peut être qu'intéressé.
En dehors de "Control", le chef d'oeuvre d'Anton Corbijn sur Ian Curtis de "Joy Division", je ne vois pas de film supportant la comparaison. Et même si à mon sens "Control" reste le sommet du genre à ce jour, "Love & Mercy" tient superbement la route.

Critique de Love and Mercy de Bill Pohlad par Critique Chonchon

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